La compagnie

Mathieu Lespagnol

Dès l’âge de 15 ans, Mathieu Lespagnol commence à jouer de la batterie en groupe. Rock, funk, jazz, progressif, les styles sont multiples et se développent lorsqu’il intègre l’école Jazz à Tours à 18 ans où il s’ouvre à l’improvisation.

Divers projets musicaux vont alors étoffer son jeu, comme notamment avec Speakeasy, groupe de Rock, Le Murmure de la Rhue, groupe de Ska / chansons françaises, et puis le trio Jazz du monde, Nop. Cette dernière expérience lui permet de développer son rapport aux musiques concrètes et lui donne l’envie d’élargir sa palette de jeu avec les percussions mélodiques.
Ainsi il se met au marimba sous l’impulsion de sa professeure Aurillacoise Carine Kriscolo, qui lui transmet sa passion pour cet instrument.

L’artiste pourvu d’une formation complète en percussions classiques les enseignera dès 2008 avec passion, patience et bienveillance une quinzaine d’années au sein de multiples écoles de musiques et conservatoires du Cantal et Haute-Loire. Initié au Soundpainting et à l’improvisation générative par Vincent le Quang, professeur au CNSM de Paris, Mathieu Lespagnol se forme à développer son « empathie musicale » avec les autres artistes, musiciens ou non.

 

Il manie la frappe et la caresse des mots, poète à ses heures, Mathieu a en effet écrit deux recueils e poèmes et également une histoire qu’il mettra en scène d’après un album illustré de Benjamin Chappe avec « Les Maisons d’Oniris », projet mêlant musique, théâtre et vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=CNOyY-k2pPg).

Musicien intermittent, il vibre trop pour ne pas en donner plus, alors il joue, beaucoup, avec Zaman Zaman (zamanzaman.net), FirHitzik, Chiens de Fusils (https://www.collectif-lesherbesfolles.com/) ou encore un autre projet de ciné-concert.

Explorer toutes les facettes percussives, de la caresse sableuse au fagot de bois, du bout des doigts au plat de la main en passant par le frotté de noix sur la peau de l’instrument, tel est son credo. La création de paysages sonores, l’interaction avec d’autres âmes artistiques, qu’elles soient professionnelles ou rencontrées lors d’actions de médiations le captivent. C’est ainsi qu’il effectue régulièrement des interventions auprès de publics en situation de handicap tel qu’en EHPAD ou IME, foyer occupationnel… C’est aussi pour cela qu’il intègre la compagnie Traverse et notamment l’artiste Maëlle Guéroult qu’il accompagne dans la lecture de kamishibaï pour enfants et pour adultes en illustrant musicalement ses histoires. Et c’est enfin pour cette même volonté de susciter auprès du public une curiosité artistique que Mathieu Lespagnol a trouvé en la compagnie des Fées du Az’Art et notamment sa conteuse Séverine Sarrias une interlocutrice parfaite pour développer son âme créative !

Arnaud Cance

musicien touche-à-tout, cantaire populaire !

Il est de cette jeune génération d’artistes pétris de culture occitane, amoureux d’une langue qu’ils cherchent à faire vivre en la réinventant. Si Arnaud Cance manie aussi bien le verbe occitan que la guitare ou les percussions, rien ne le prédestinait pourtant à mener une carrière de chanteur ni de musicien multi-instrumentiste. « J’ai débuté la musique, en faisant de l’animation avec les enfants dans des colonies de vacances», explique-t-il. Un déclic artistique auquel il associe immédiatement la langue occitane, celle que ses grands-parents parlaient à table, et qu’enfant il tentait de déchiffrer.

Chants populaires, reggae et conte…

C’est avec le groupe « Brick-a-Drac » qu’il fait ses premiers pas sur scène en 2004, avant de monter l’année suivante « Tres a cantar » : créée autour d’une bouteille de Marcillac ( !), la formation, aujourd’hui en sommeil, a séduit un public friand de chants traditionnels. Puis en 2008, il crée le spectacle « Cançons », où il reprend et adapte en solo des chansons populaires occitanes. Il rejoint en 2009 « Le Comité » avec lequel il enregistre l’album « Chut ! », joyeux mélange de ragga, d’électro et de morceaux trad.

Admirateur de Jean Boudou, qu’il chante volontiers le cantaire aveyronnais s’intéresse également à l’univers des contes. En 2011, il fait la connaissance de la conteuse altiligérienne Séverine Sarrias, qui travaille sur un spectacle autour de la vie en Margeride en 1944. « Le chemisier jaune » séduit immédiatement Arnaud Cance, qui conçoit en quelques semaines la partie musicale du spectacle à partir de chants traditionnels en occitan. Sur scène, il accompagne Séverine Sarrias au duduk (hautbois Arménien), à la cornemuse, à la guitare, à la shruti-box (boite à bourdon indienne). Ensemble ils créeront en 2018 un spectacle pour la petite enfance : « Poma »

Arnaud Cance est également seul sur scène dans le spectacle « Saique Benlèu » éponyme de son premier album solo en 2015. Il fait également partie du duo « Mbraia », avec lequel il enflamme les parquets des balètis avec son complice Paulin Courtial, du trio « Le groupe du coin » (chansons du monde) et du quatuor «The Barbles » (tribute band acoustique des Beatles).
Le musicien aveyronnais s’affirme ainsi, comme un artiste complet et passionnant, toujours en quête de nouvelles émotions musicales. « L’ours » n’a pas fini de nous surprendre… !

Séverine Sarrias

Séverine Sarrias raconte des histoires depuis une quinzaine d’année. Elle est Altigérienne. Elle est née dans une famille originaire de la Margeride, plateau d’altitude du massif central où sévit durant le XVIIIème siècle la Bête du Gévaudan. C’est à travers cette légende et d’autres contes racontés par sa grand-mère et sa mère que Séverine, déjà toute petite, a été imprégnée par la littérature orale.

Après quelques années professionnelles passées sur les chemins de l’éducation à l’environnement, ses pas l’ont ramenée vers le conte. Et c’est avec une grande curiosité et un immense plaisir qu’elle a redécouvert les histoires qui avaient bercé son enfance. Mais cette fois avec l’envie de les partager avec les autres. Aussi Séverine s’est formée au conte auprès de Kamel Guennoun, Michel Hindenoch, Françoise Diep et Marc Aubaret du CMLO (Centre Méditerranéen de Littérature Orale).

La collecte de récits de vie

En 2009, elle se lance dans une collecte de récits de vie auprès des civils qui ont subi les affres de la seconde guerre mondiale sur le territoire de la Margeride. C’est ainsi qu’elle crée en 2012 le spectacle « Le chemisier jaune ». A travers cette création, elle donne la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas eue, à celles et ceux qui furent meurtris dans leur chair et dans leur âme sans pouvoir se dire.

Pour Séverine, interroger cette parole qui date de 80 ans nous permet d’interroger notre monde contemporain qui n’a de cesse d’être déchiré par des guerres.

Cette première création se fera en collaboration avec Arnaud Cance chanteur et musicien traditionnel de culture occitane.

L’occitan,

cette langue minoritaire de la moitié sud de la France, qui fut la langue maternelle de ses parents résonne dans ses récits. Séverine souhaite mettre en valeur la culture de ces soit disant « petites gens » que nous avons tendance à marginaliser, à dénigrer. Aussi, en 2019, une nouvelle création « Nannette ou l’arbre merveilleux  » viendra étayer sa volonté de mettre en lumière la langue et la culture occitane qui l’a en partie construite. Ici, Séverine évoque la vie de Nannette Lévesque conteuse du XIXème siècle, raconte et chante une partie de son répertoire.

 

L’engagement…

Son expérience professionnelle dans le domaine de l’environnement est une source dans laquelle elle puise régulièrement pour nourrir ses récits. D’ailleurs, pour Séverine, la littérature orale a aussi un rôle à jouer dans le tissage des liens entre l’Homme et la Nature. C’est pour cette raison qu’elle propose des balades contées afin que l’imaginaire puisse être un vecteur de la protection de l’environnement. La visite de la forêt sacrée de Kpassè au Bénin, lors sa participation aux Rencontres Internationales des Arts de l’Oralité (RIAO) 2021, n’ont fait que renforcer ce sentiment.

Les RIAO 2021, auront profondément marqué la conteuse et la poussent à interroger encore plus profondément sa propre culture, la place que le monde occidental et la mondialisation laissent à la littérature orale et aux langues minoritaires dans notre quotidien. Littérature orale et langues minoritaires qui permettent d’avoir une autre lecture du monde et de rencontrer l’autre dans toute sa complexité.

La transmission…

Séverine souhaite que la parole contée ait un rôle à jouer dans l’éducation des tout-petits. Aussi, en collaboration avec des Relais d’Assistantes Maternelles, elle lance des ateliers de transmission de jeux de doigts, de comptines… auprès des professionnels de la petite enfance. Pour Séverine, ces petites formes conduisent l’adulte conteur et l’enfant dans une relation autre que la relation pragmatique et rationnelle. Elles mènent à sortir de la parole quotidienne et permettent de rentrer dans une parole symbolique et poétique. De cette expérience naîtra le spectacle « Poma ! » avec la complicité d’Arnaud Cance.

Elle intervient aussi en milieu scolaire pour raconter et aussi pour proposer des ateliers « graines de conteurs » et de composition d’histoires. Ces ateliers sont pour elle, des temps qui permettent aux enfants de prendre la parole, participent à la construction de leur propre pensée et offre l’occasion à ses jeunes pousses de s’armer de la force des mots pour s’exprimer. C’est aussi, l’opportunité pour eux de travailler et de développer leur propre imaginaire.

« Cet imaginaire qui nous permet de dépasser un réel parfois très dur, et qui nous offre la possibilité d’imaginer d’autres demains. »